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Conseils à la profession : Responsabilités professionnelles en matière de formation médicale

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Les documents d’accompagnement Conseils à la profession visent à fournir aux médecins des renseignements supplémentaires et des conseils généraux afin de les aider à comprendre et à mettre en œuvre les attentes définies dans les politiques. Ils peuvent également déterminer quelques meilleures pratiques supplémentaires concernant des questions précises sur la pratique.

La politique sur les Responsabilités professionnelles en matière de formation médicale définit les attentes à l’égard des médecins participant à l’éducation et à la formation médicales, y compris les médecins les plus responsables (MPR), les superviseurs et les stagiaires en formation postdoctorale. Le présent document de Conseils à la profession (Conseils) a pour but d’aider les médecins à interpréter leurs obligations telles qu’elles sont définies dans la politique et de fournir des conseils sur la manière de s’acquitter efficacement de ces obligations. Il contient également des liens menant vers des ressources pertinentes.

Est-ce qu’un MPR ou un superviseur doit assurer une supervision directe en tout temps?

Il n’est pas nécessaire pour les MPR ou les superviseurs d’assurer une supervision directe en tout temps, mais comme l’indique la politique, ils doivent s’assurer d’être désignés et disponibles pour aider les étudiants en médecine ou les stagiaires en formation postdoctorale lorsqu’ils ne les supervisent pas directement (c.-à-d. en étant dans la même pièce). S’ils ne sont pas disponibles, ils doivent se faire remplacer par une autre personne qui a accepté d’assurer la supervision.

Si un MPR ou un superviseur n’est pas disponible en personne et que sa présence a été demandée par téléphone ou par téléavertisseur, son temps de réaction doit être adapté aux circonstances.  Cela dépend de différents facteurs, notamment : le niveau de formation et d’expérience de l’étudiant en médecine ou du stagiaire en formation postdoctorale, l’état clinique du patient, les autres ressources disponibles, etc.

Il peut également être utile de faire en sorte que les horaires de garde soient structurés de manière à assurer une supervision continue des étudiants en médecine. Pour les stagiaires en formation postdoctorale, il peut être bénéfique de fournir des conseils concernant les interactions pendant les périodes de garde, car il leur arrive d’être en rotation hors service et de ne pas savoir ce qu’on attend d’eux. Par exemple, il peut être utile d’organiser un appel téléphonique ou une réunion en personne au début d’une période de garde pour déterminer le degré PGY du stagiaire, son programme d’origine, depuis combien de temps il travaille dans le service en question, quelles procédures il a pratiquées, quand le personnel aimerait être appelé pendant la nuit, etc.

Il est également important que les étudiants en médecine et les stagiaires en formation postdoctorale prennent conscience de leurs limites et informent le MPR ou le superviseur et, le cas échéant, demandent l’aide appropriée s’ils ne sont pas en mesure de remplir leurs fonctions. Une bonne communication est essentielle pour faciliter une supervision appropriée et des soins optimaux aux patients.

Comment les médecins peuvent-ils donner l’exemple de soins bienveillants et éthiques aux étudiants et stagiaires en médecine?

C’est souvent par l’imitation de modèles que les étudiants en médecine et les stagiaires en formation postdoctorale acquièrent des connaissances et des attitudes professionnelles. Les MPR et les superviseurs doivent donner l’exemple et traduire en actes les principes de professionnalisme enseignés aux étudiants en médecine et aux stagiaires en formation postdoctorale.

Les caractéristiques des modèles de rôle efficaces sont bien connues. Ils comprennent la disponibilité, l’excellence clinique, l’empathie, les bonnes capacités de communication, l’intérêt pour l’enseignement, l’autoréflexion, la transparence et le respect des autres1. La capacité de donner un bon exemple est non seulement bénéfique pour les étudiants en médecine et les stagiaires en formation postdoctorale, mais elle est aussi un élément important pour garantir les meilleurs soins possible aux patients.

Le favoritisme à l’égard des étudiants en médecine ou des stagiaires en formation postdoctorale est préjudiciable au milieu d’apprentissage. En outre, les comportements prédateurs sont inacceptables où que ce soit, mais ils sont particulièrement condamnables dans un milieu d’apprentissage où les étudiants en médecine et les stagiaires en formation postdoctorale suivent les exemples de comportement donnés par leurs enseignants. Pour ces raisons, il est impératif que les enseignants cliniciens incarnent et affichent en permanence les valeurs les plus élevées de la profession médicale.

La politique exige des médecins qu’ils n’adoptent pas de comportement perturbateur, notamment la violence, le harcèlement et la discrimination à l’égard des étudiants en médecine et des stagiaires en formation postdoctorale. Ces comportements sont l’antithèse d’un modèle de rôle positif, et les médecins doivent les éviter à tout prix.

Quelles sont les dispositions de la politique à l’égard de l’intimidation?

Les attentes en matière de harcèlement constituent un ajout important à cette politique. Le Code des droits de la personne de l’Ontario et la Loi sur la santé et la sécurité au travail (LSST) contiennent des définitions du harcèlement. Le harcèlement est constitué d’un ensemble de commentaires ou de comportements vexatoires dont on sait ou dont on devrait raisonnablement savoir qu’ils sont importuns. Le harcèlement peut inclure l’intimidation.

Malheureusement, l’intimidation des étudiants en médecine et des stagiaires en formation postdoctorale est encore un problème qui se pose dans l’enseignement de la médecine. La culture de l’enseignement médical et la prévalence de l’intimidation et du harcèlement aggravent la dépression, l’anxiété, l’épuisement professionnel et les idées suicidaires chez les étudiants en médecine et les stagiaires en formation postdoctorale. La politique énonce clairement que les médecins doivent éviter à tout prix ce type de comportement.

Comment puis-je fournir un soutien et une orientation aux étudiants en médecine ou aux stagiaires en formation postdoctorale pour les aider à faire face aux comportements perturbateurs (y compris la violence, le harcèlement et la discrimination)?

Les MPR et les superviseurs peuvent voir, ou se rendre compte, qu'un apprenant a été victime de violence, de harcèlement ou de discrimination dans l'environnement d'apprentissage. Lorsque les médecins sont témoins d'une telle situation, la politique exige qu'ils prennent des mesures raisonnables pour mettre fin à la violence, au harcèlement ou à la discrimination à l'encontre des étudiants en médecine ou des stagiaires en formation postdoctorale et qu'ils prennent toute mesure requise par la loi2, les politiques, les codes de conduite institutionnels ou les règlements applicables.

Les MPR et les superviseurs peuvent également reconnaître le comportement perturbateur qui a eu lieu et demander à l'apprenant ce qu’ils peuvent faire pour l'appuyer. Le soutien et l'orientation que vous fournissez pourraient inclure, notamment, les éléments suivants :

  • Qualifier le comportement perturbateur comme étant de la violence, du harcèlement ou de la discrimination;
  • Aborder le comportement perturbateur directement avec le patient, le professionnel de la santé ou l’employé qui a adopté ce comportement, ou aider l'apprenant à le faire;
  • Affirmer explicitement que le comportement perturbateur n'est pas approprié et ne sera pas toléré;
  • Reconnaître les sentiments de l'apprenant et lui donner le temps et l'espace dont il a besoin pour faire face au comportement perturbateur;
  • Proposer de retirer l'apprenant ou le patient, le professionnel de la santé ou l’employé de l'environnement physique dans lequel le comportement perturbateur s'est produit, le cas échéant (p. ex., en n'affectant pas l'apprenant à ce patient, en ne faisant pas travailler l'apprenant pendant le même quart de travail que ce professionnel de la santé ou cet employé, etc.);
  • Signaler l'acte ou les actes aux autorités compétentes ou aider l'apprenant à le faire;
  • Donner à l'apprenant l'occasion de faire un débreffage avec une personne qui a les compétences nécessaires pour le faire.

Dans quelles situations faudra-t-il demander le consentement des patients pour que des étudiants en médecine participent à leurs soins?

La politique exige que le consentement soit obtenu lorsque la participation des étudiants en médecine (ou des stagiaires en formation postdoctorale) est uniquement destinée à leur propre éducation (p. ex., observation, examens non nécessaires pour les soins aux patients, etc.).

Lorsque des étudiants en médecine prodiguent des soins à des patients, la politique exige que le consentement soit obtenu dans des circonstances appropriées, en tenant compte du type d’examen, des caractéristiques du patient, des responsabilités croissantes des étudiants en médecine dans les soins aux patients, du niveau d’implication du MPR ou du superviseur et de l’intérêt du patient.

Les facteurs indiqués sont de nature générale et visent à englober une variété de scénarios, mais voici quelques exemples de situations dans lesquelles il serait approprié d’obtenir le consentement : 

  • l’étudiant en médecine doit effectuer un examen de nature délicate, par exemple un examen pelvien ou génital3;
  • le patient est un membre d’une population vulnérable qui peut avoir eu des expériences négatives dans le système de soins de santé;
  • le patient a subi un traumatisme;
  • le patient est craintif face à l’examen, l’investigation ou l’intervention;
  • l’étudiant vient de commencer ses études en médecine;
  • l’examen, l’investigation ou la procédure est de nature effractive ou douloureuse;
  • le superviseur ou le médecin le plus responsable ne sera pas présent.

Si la participation de l’étudiant est minime ou si la tâche ne présente qu’un faible risque (comme une anamnèse), le consentement peut ne pas être requis.

Est-il suffisant d’utiliser un panneau d’affichage pour indiquer aux patients que des étudiants en médecine ou des stagiaires en formation postdoctorale sont susceptibles de prendre part à leurs soins?

L’utilisation d’un tel panneau d’affichage dans un hôpital universitaire ou dans un autre milieu de stage clinique est utile et favorise la diffusion de l’information auprès des patients, mais cela ne suffit pas pour satisfaire aux attentes de la politique.

Comment obtenir le consentement pour la participation d’un étudiant en médecine ou d’un stagiaire en formation postdoctorale aux soins des patients?

L’obtention du consentement du patient n’est pas censée représenter un fardeau ou prendre beaucoup de temps. Selon les circonstances, il peut suffire d’expliquer ce que vous allez faire et pourquoi, de manière concise, facile à comprendre et non coercitive, puis de poser la question : « Êtes-vous d’accord? »

Si vous demandez à participer aux soins, il peut être utile de faire savoir aux patients que par la suite, ils peuvent poser des questions au médecin le plus responsable, au superviseur ou au médecin responsable de ses soins. Cela peut être très utile pour les patients et les amener à accepter votre participation.

Il est de bonne pratique de documenter dans le dossier médical du patient si celui-ci a consenti à la participation de l’étudiant en médecine ou du stagiaire en formation postdoctorale à ses soins4.

Que faire si les patients sont réticents à ce que des étudiants en médecine ou des stagiaires en formation postdoctorale participent à leurs soins?

Les recherches montrent qu’il est peu probable que cela se produise, mais lorsque c’est le cas, il est important de respecter les préférences du patient. Les soins d’un patient ne doivent pas être compromis en raison de son refus. En outre, si un patient donne son consentement, il a le loisir de changer d’avis.

Si un patient ne veut pas participer à une activité qui servirait uniquement à l’éducation de l’étudiant en médecine ou du stagiaire en formation postdoctorale, par exemple l’observation des soins, l’étudiant ou le stagiaire peut quitter la pièce. Un autre patient sera certainement disposé à le laisser observer la même intervention, le même examen ou la même investigation à un autre moment. Les étudiants en médecine ou les stagiaires en formation postdoctorale peuvent également discuter du fait qu’ils n’ont pas été en mesure d’observer une procédure, un examen ou une investigation avec le MPR ou le superviseur afin d’obtenir des conseils sur les autres moyens de le faire.

Il peut y avoir des considérations supplémentaires lorsque des stagiaires en formation postdoctorale participent aux soins. La politique sur les responsabilités professionnelles en matière de formation médicale n’exige pas que le consentement soit obtenu pour leur participation, mais elle exige que les MPR ou les superviseurs veillent à informer les patients du fait que leurs soins seront donnés par une équipe incluant des étudiants en médecine et des stagiaires en formation postdoctorale. Dans de rares cas, en cas de refus ou d’hésitation d’un patient à l’idée que des stagiaires en formation postdoctorale participent à ses soins, il peut être prudent de formaliser le processus de consentement.

Quels sont des exemples de procédures, d’examens ou d’investigations sans rapport avec la prestation de soins aux patients?

Cela peut se produire avec les apprenants, en particulier les étudiants en médecine : un médecin effectue une procédure, un examen ou une investigation, puis l’étudiant en médecine ou le stagiaire en formation postdoctorale la répète. Par exemple, on peut demander aux apprenants d’examiner une éruption cutanée, de vérifier la circulation périphérique ou de procéder à un examen des yeux ou des oreilles à des fins pédagogiques. Si un patient a des antécédents inhabituels, il peut être demandé aux apprenants de l’interroger ou de l’examiner à de telles fins. Les examens intimes sont aussi parfois pratiqués par des étudiants en médecine et des stagiaires en formation postdoctorale, alors qu’ils ne sont pas nécessaires pour la prestation des soins.

Ressources

Les informations ci-dessous fournissent un complément d’informations sur les responsabilités professionnelles en matière d’éducation médicale ainsi que des renseignements qui peuvent être utiles aux étudiants en médecine ou aux stagiaires en formation postdoctorale. Il est important que les MPR ou les superviseurs encouragent les étudiants en médecine, qui ne sont pas encore membres de l’Ordre, à se familiariser avec ces informations.

Les facultés de médecine et les établissements où se déroule l’apprentissage ont également des politiques, des directives, des énoncés et des procédures pertinents qui concernent les étudiants en médecine ou les stagiaires en formation postdoctorale.  Il est conseillé aux MPR ou aux superviseurs de se familiariser avec ces informations et d’encourager leurs étudiants en médecine ou leurs stagiaires en formation postdoctorale à en prendre connaissance. 

Articles dans Dialogue

Dialogue, la publication trimestrielle de l’Ordre destinée aux membres, aborde régulièrement des questions ou des thèmes liés à la formation médicale.

Enseignement médical axé sur les compétences

L’enseignement médical axé sur les compétences est l’approche actuellement utilisée dans le cadre de l’enseignement médical canadien, l’objectif étant que les médecins obtiennent leur diplôme avec les compétences requises pour répondre aux besoins locaux en matière de santé. Il vise à améliorer les soins aux patients en améliorant l’apprentissage et l’évaluation en résidence. Pour en savoir plus sur l’enseignement médical axé sur les compétences, consulter les ressources suivantes :

Association canadienne de protection médicale (ACPM)

L’ACPM est un organisme national qui fournit des conseils larges concernant différentes questions médico-légales. Pour obtenir des renseignements propres à l’Ontario, les médecins sont invités à consulter le document de politique et de conseils de l’Ordre concernant les responsabilités professionnelles en matière de formation médicale. Toutefois, l’ACPM offre plusieurs ressources concernant les questions générales qui pourraient être utiles aux médecins.

Par exemple :

Notes de fin

1. Le médecin de famille canadien, vol. 66. Février 2020, e55-61.

2. Les médecins peuvent se voir imposer d’autres obligations en vertu de la LSST et du Code en ce qui concerne leur propre comportement sur le lieu de travail, ainsi que des obligations plus précises s’ils sont des employeurs au sens de la LSST et du Code.

3. Pour de plus amples renseignements sur les étudiants en médecine qui effectuent des examens pelviens, veuillez consulter la ligne directrice no246 de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada.

4. Pour en savoir plus sur la tenue de dossiers médicaux, consulter la politique de l’Ordre sur la documentation des rapports médicaux.